Quelque temps plus tard, il se rendit compte qu’il existait une autre espèce de menthe, celle que les pépiniéristes appelaient « vraie » et qui, contrairement à ce qu’il avait imaginé, n’était pas un des noms vernaculaires de la MENTHA PIPERITA. Celle-là, nommée aussi « verte », s’appelait en latin « MENTHA SPICATA ». En comparant les uns avec les autres les trois spécimens qu’il avait achetés, il vit qu’eux aussi présentaient des différences plus ou moins notables.
Par la suite, il fit la connaissance de la menthe bergamote, baptisée « MENTHA CITRATA » par la pépinière où il l’avait trouvée. Jusque-là, cependant, rien de très extraordinaire. Une collection d’une bonne dizaine de pièces comprenant trois menthes vertes, une menthe bergamote, cinq menthes poivrées et même une menthe appelée « chocolat ».
En octobre 2020, il quitta la Belgique et s’installa dans le centre de la France, à une centaine de kilomètres au sud de Tours et à une bonne soixantaine kilomètres à l’est de Poitiers. Liglet, le village où il acheta une maison et quelques terres, faisait lisière entre le Poitou dont les Liglétiens de souche se revendiquaient avec détermination et le Berry à l’égard duquel ils affichaient un certain mépris, voire une certaine condescendance.
Là, dans cette zone du Montmorillonnais, il rencontra une terre à moutons, caillouteuse et aride, où il n’est pas simple de faire pousser les légumes que sa terre limoneuse natale accueille avec chaleur et rendement. Une terre argileuse, dure comme la pierre sous le chaud soleil d’été et collante à l’excès dès que tombait une pluie quelque peu insistante. Lorsqu’il emménagea à Liglet, Benoît emporta avec lui une série de plantes qui constituèrent son premier jardin dès l’hiver 2020. Il y avait là, parmi d’autres, ses menthes, une sauge, une santoline, une verveine officinale, une mélisse officinale ainsi que deux thyms.