Un jour, sa maman qui l’aimait beaucoup lui avait expliqué l’efficacité de la menthe poivrée contre les piqûres d’insectes. Elle l’utilisait aussi pour faire des inhalations quand elle avait un gros rhume ou lorsqu’elle commençait à tousser. Un remède radical selon elle. Mais elle l’employait également de temps en temps en cuisine pour aromatiser une salade ou, plus souvent, pour se faire un thé.
Quelque temps plus tard, la plante se mit soudain à dépérir pour une raison inexplicable à ses yeux. Bien que fière, elle avait versé une larme devant lui un matin en voyant que sa menthe poivrée dépérissait.
Alors, Benoît eut une idée : pour la fête des mères, il lui acheta chez le pépiniériste un second plant de menthe poivrée qu’il croyait identique au premier. Quelle ne fut pas sa surprise quand, quelques mois plus tard, la plante malade ayant, de nouveau, retrouvé force et vigueur, il se rendit compte que la menthe poivrée offerte était bien différente de la première plantée des années plus tôt !
Cette histoire se tapit dans sa mémoire pendant plusieurs décennies jusqu’en 2017 lorsqu’il retrouva dans le jardin familial les deux plants de menthes côte à côte, occupant une superficie bien plus importante que 30 ans plus tôt. Après le décès de sa maman au milieu des années 2000, le jardin avait été peu à peu laissé à lui-même. Pas vraiment abandonné, mais soigné avec moins de zèle. Les plantes les plus invasives avaient pris le dessus peu à peu sur celles qui l’étaient moins. Et, bien évidemment, les deux menthes avaient prospéré.